Test - The Cave


     Double Fine Productions, un studio qui a fait un bout de chemin depuis ses débuts dans les années 2000. Avec les bras armés du Tim Schafer souriant, le studio revient avec une petite pépite du fin fond d'une drôle de cave. Accompagné par le tout aussi excellent Ron Gilbert, père des Monkey Island et produit par SEGA, ces joyeux créateurs aux idées garnies ont pondu The Cave pour notre plus grand plaisir. Le jeu est sorti sur PSN, Steam, WiiU et XBLA.

     Si vous ne connaissez pas la réputation de Double Fine (Psychonauts, Brütal Legend, Stacking), je m'en vais vous dire que l'humour joue un rôle non négligeable dans leurs productions. Avec The Cave, les bonnes habitudes n'ont pas filé et c'est un sacré plaisir de jouer à ce jeu qui sent bon l'humour so british, bien absurde, bien amené, bien distillé. J'ai pris un gras plaisir devant ce narrateur à la voix chaude qui vous guide tout au long de l'aventure avec ses punchlines aussi efficaces qu'un crochet du droit. Qui est-ce au fait, ce narrateur? Ah, la cave bien entendu. Oui, une cave parlante ( A talking cave dans le texte).

     Parce que je ne vais pas m'en cacher plus longtemps, j'aime le 7ème art. Je crois bien que Double Fine aussi. The Cave fourmille de petits détails du monde du cinéma : le cri de Wihelm, les parodies de grands classiques comme Les contes de Mille et Une Nuits, les hors champs d'une production cinématographique, etc. Vous pourrez surement en trouver par vous même et comprendre l'amour porté à ce jeu par ses créateurs. J'irai même jusqu'à parler d'une allégorie du miroir mais, ça c'est un point de vue très personnel.


     Encore une fois, Double Fine use de graphismes cartoon d'un bien bel effet. Les personnages sont bien animés et se destinent aux clichés très amusant du paysan à la recherche de l'amour, de la scientifique sur une nouvelle théorie foireuse, du moine désirant devenir un maître par tous les moyens et des quatre autres personnages jouables. Les décors, malgré l'univers sous-terrain du jeu, donne à voir des scènes vraiment inspirées. L’omniprésence d'un brouillard en toile de fond fait mouche et distille son impression d'illusion, de rêverie. Bref, une bien belle direction artistique.

     Concernant le gameplay, il est très simple à prendre en main. Tout est très bien expliqué. On saute, on switch entre trois personnages à choisir avant de commencer l'aventure, on interagie pour les énigmes. Ces dernières sont d'ailleurs plutôt bien faites. J'ai pu rester à réfléchir un moment avant de trouver la solution à certaine. Captivant. Comme le veut d'ailleurs le jeu, les énigmes seront à accomplir avec plusieurs personnages, souvent en duo mais aussi en trio. C'est une belle approche qui permet de varier les plaisirs.

     Pour en revenir aux personnages, au nombre de sept, les histoires sont globalement bonnes, mettant en scène les vices et les envies dévastatrices de chacun. Toujours dans l'humour, la chute de leur histoire respective sera un moyen de bien rigoler.


     Malgré la grande qualité que propose le jeu, je voulais revenir sur des points un peu plus contrastés. Personnellement, j'ai trouvé les personnages secondaires finalement peu exploité et plus prétexte à des dialogues absurdes mais délicieux. C'est déjà ça. 
     Dans les bonus de jeu, vous aurez la possibilité de récolter des peintures très jolies de chaque personnage à travers l'aventure mais je trouve dommage qu'elles ne trouvent d'intérêt que sur la fin de l'histoire.
     On pourra toujours regretter la courte durée de vie du titre, qui, après 5-6h de jeu pour un premier tour dans la cave, parait un peu maigre. Il faut dire que le jeu est tellement bien qu'on en voudrait encore plus. Heureusement, l'intérêt réside dans la complétion de tous les personnages. Ou au moins dans tout ceux qui vous intéresse. En fait, faite-les tous. Ils sont cools.

     Pour finir sur une note quand même plus gaie, les musiques d'ambiance du jeu sont sympathiques, sans plus mais, ce sont surtout les bruitages que j'ai adoré. Un travail qui paie pour une ambiance très réussie au final.


     The Cave c'est donc encore la preuve que les jeux de plateforme à l'ancienne, avec une mécanique d'énigmes bien huilées et des dialogues franchement drôles peuvent donner envie et changer des éternels défouloirs vidéoludiques. J'ai pris un grand plaisir à y jouer et j'estime qu'il est important de soutenir le genre que Double Fine s'efforce de faire perdurer de la meilleur des façons. Cela tombe bien, Tim Schafer reviendra avec un projet kickstarté dans l'année à venir. Et comme à chaque fois, je vous propose de regarder la vidéo ci-dessous. Elle est vraiment très drôle.


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