Test - Anna


     Je suis quelqu'un de plutôt curieux alors quand je vois le nombre de jeux horrifiques, les screamers, qui prolifèrent d'une façon incroyable sur la toile, je me suis dit que je ratais peut-être quelque chose...

     Anna est le premier jeu vidéo développé par Dreampainters, un studio italien. De l'indé ? De l'horreur ? Des énigmes ? Du First Person ? Mon attention est entière.

     Loin d'être un grand vaillant en général, j'ai quand même tenté le coup en me disant que ça ne pouvait pas être pire qu'Amnesia. Autant le dire tout de suite, Anna n'a pas les mêmes prétentions. Déjà parce qu'on ne peut pas mourir dans ce jeu. C'est plutôt une histoire interactive qui rappelle ces bons vieux point'and'click où les énigmes vous donnent du fil à retordre. J'aurais plus tendance à le rapprocher d'un autre titre au nom féminin, Dear Esther, développé plus tôt dans l'année par Thechineseroom. Pourquoi ?

     Pour son ambiance. Anna est un formidable jeu d'ambiance. C'est glaçant, glauque et parfois flippant. Les bruitages, plus que les voix, servent admirablement le décor angoissant d'une maison abandonnée. Si vous le testez, vous comprendrez que se retourner ou s'arrêter au moindre bruit suspect toutes les cinq minutes n'est pas un caprice de jeune fille.


     Pour ses graphismes. Pour un jeu indé, il est beau. Pas forcément grâce à certaines textures un peu datées, mais plutôt grâce aux éclairages bien pensés et au design global. Le photoréalisme fonctionne. La ruine est belle et on se laisse bercer par ces flammes de bougies, par une ombre oscillante effrayante ou par d'obscurs dessins rituels. Efficace.

     Pour l'histoire, même si ce n'est pas évident au premier abord, l'intrigue d'Anna se révèle au fur et à mesure. Qui est Anna ? Pourquoi sommes-nous dans cette maison ? Quelle est cette voix fantomatique ? Le mystère plane et se laisse narrer avec plaisir. 

     Pour ses musiques. Une bonne surprise ! On les doit au groupe Goth Chantry. Si elles ne sont pas nombreuses, elles donnent encore un peu plus sa personnalité au jeu. Les morceaux de guitares sèches rappellent les soirs d'hiver au coin du feu. Nostalgique, moi ? Le reste des compositions sont plus organiques, plus proches des routines de l'horreur.

     Anna aurait pu être un très bon jeu si seulement le gameplay n'était pas aussi horrible qu'une gastro sans papier toilette. Sans mentir, beaucoup de choses rendent la progression difficile. L'inventaire n'est pas ergonomique et cibler un objet relève du défi. Ouvrir l'inventaire toutes les cinq secondes pour comprendre une énigme est une corvée. Et justement, les énigmes, parlons en! Je veux bien qu'elles soient compliquées pour donner de la substance au jeu mais quand elles n'ont ni queue ni tête, je ne vois pas l'intérêt. C'est absurde ou très mal pensé. Au choix.


     Du coup, Anna est un bon jeu, intriguant, étrange, torturé qui aurait pu être très bon si seulement son gameplay avait été plus soigné. On se retrouve avec un Deadly Premonition du jeu indépendant pour ceux qui connaissent. Pour les autres, il reste Google. Personnellement, je vous le conseille malgré tout puisque, pour moins de 10 euros, l'horreur est au rendez vous. On espère maintenant que Dreampainters nous comblera encore bien plus avec leur prochain jeu. Pourquoi pas une adaptation d'une nouvelle de Lovecraft? Le débat est ouvert.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire